C’est en 1950 qu’on lieu les premiers Grand Prix de Formule 1, sous la direction de la Fédération Internationale Automobile (FIA) créée 4 ans plus tôt, de la Formula One Administration (FOA) et de quelques sociétés appartenant à Bernie Ecclestone. Le patron de la F1 actuelle est déjà présent cette année là, on comprend pourquoi il a tant d’influence aujourd’hui.
Sept Grand Prix sont organisés en Europe (Grande-Bretagne, Monaco, Suisse, Belgique, France et Italie) et en Amérique du Nord (Indianapolis) pour former le premier Championnat du Monde de Formule 1. Les épreuves se disputent sur des circuits fermés, permanents ou temporaires. Le Sport Automobile était connu jusqu’ici pour quelques courses disputées en Europe entre 1920 et 1930. La FIA et la FOA ont un projet ambitieux de mondialiser et d’homogénéiser ce sport, cinq ans après la Seconde Guerre Mondiale.
Cette Guerre n’a pas favorisée le développement du sport auto, les pilotes ne sont plus tout jeunes, mais ils ont gardés encore tout leur talent. Les constructeurs et pilotes Allemands sont absents, ce qui laisse la voie libre pour les compétiteurs Italiens, Alfa Roméo et Ferrari s’imposent déjà comme favoris. A cette époque, les industries automobiles ne consacrent pas énormément de budget au sport automobile. La sécurité et les technologies ne sont pas aussi poussées qu’aujourd’hui, et les compétitions ont parfois des allures précaires.
Chaque GP programmé distribue des points aux pilotes selon le classement de la course. Les constructeurs ne sont pas encore récompensés, le championnat constructeur ne viendra qu’en 1958. Le premier pilote reçoit 8 points, le second 6 points, puis 4, 3 et 2 points. Le pilote qui effectue le meilleur tour en course remporte un point supplémentaire.
Le 13 mai 1950, la Grande Bretagne accueille la F1 à Silverstone pour le tout premier Grand Prix de F1. Ce circuit, encore utilisé aujourd’hui, est donc le pionnier de ce sport. Le GP de Grande Bretagne reste de nos jours le seul GP, avec celui d’Italie, a avoir eu lieu tous les ans de 1950 à nos jours mais pas toujours sur le même circuit.
Alfa Roméo aligne quatre voitures au départ de cette manche. Ferrari ne préfère pas proposer de voitures, d’autres courses européennes plus intéressantes financièrement ont lieu en même temps.
Alfa Roméo affiche sa suprématie en dominant largement les débats, et en positionnant ces 4 véhicules aux quatre premières places de la grille de qualification, puis du Grand Prix. Maserati et Talbot-Lago ramassent les miettes. Alfa compte dans ses rangs Guiseppe Farina, Luigi Fagioli, Juan Manuel Fangio et Reg Parnell. Farina s’impose en plus de deux heures de courses, et environ 325 kilomètres.
Les règles établies ont permis à deux écuries de changer de pilotes en cours de course. Maserati a alterné de pilote au cours de la course pour deux de ses voitures. Ce serait hallucinant de voir ça aujourd’hui.
Pour le Grand Prix de Monaco, Enzo Ferrari change d’avis et aligne ses voitures au départ de la course. Il permet d’apporter un peu plus de compétition entre les pilotes. Juan Manuel Fangio sur son Alfa Roméo s’impose cette fois-ci, devant Alberto Ascari sur Ferrari. Maserati se reprend bien et place Louis Chiron en troisième position. Seulement sept pilotes termine la course, sur 21 prétendants au départ. Un terrible accident dès les premiers virage a contraint la moitié des participants à abandonné. C’est le premier grand accident de la discipline, alors qu’il s’agit seulement du second Grand Prix de l’histoire.
La troisième épreuve de ce championnat à lieu aux Etats-Unis, sur le circuit d’Indianapolis. Les écuries européennes ne s’y déplacent pas, le voyage est trop coûteux et trop long. C’est l’Américain Johnnie Parsons, sur une Kurtis Kraft, qui remporte la course.
Mais c’est la seule course de la saison non remportée par Alfa Roméo. L’écurie Italienne permet à ses pilotes de remporter les quatre dernières courses de la saison. En Suisse tout d’abord, c’est Guiseppe Farina qui s’impose devant son équipier Luigi Fagioli. Fangio abandonne 10 tours avant la fin de course pour un souci d’électricité, alors qu’il se donnait à une lutte acharnée avec Farina.
Mais Fangio se rattrape lors de la course suivante, il remporte le Grand Prix de Belgique à Spa-Francorchamps, après une nouvelle lutte intense entre les deux hommes dans les dangereux virages du circuit. Les deux pilotes sont en train de devenir les meilleurs du monde, au volant de leurs Alfa Roméo.
Au Classement Mondial des pilotes Farina a 4 points d’avance sur Fagioli et 5 sur Fangio. Il reste alors deux courses à disputer pour l’attribution du titre mondial.
Le Grand Prix de France du 2 juillet 1950 voit Juan Manuel Fangio s’imposer, et reprendre la tête du championnat à Farina. Ce dernier ayant abandonné au bout de 9 tours de course, il n’a pas pu défendre son avance devant l’Argentin. Fagioli se classe encore une fois second.
Le dernier GP d’Italie est alors le théâtre d’un incroyable dénouement. Fangio est victime de deux casses mécaniques, d’abord sur sa voiture puis sur celle d’un autre participant, qui lui avait cédé son véhicule pour pouvoir terminer la course. Il ne finit pas la course. Farina a alors la voie libre pour remporter la course, et en même temps le titre mondial. Mais la mécanique fait encore parler d’elle, la pression d’huile ( son radiateur huile)de son Alfa Roméo baisse, et le pousse a terminer la course à l’agonie.
Il gagne le GP d’Italie et par la même occasion le titre mondial. Il devance Juan Manuel Fangio de trois points et Fagioli de 6 points.
1 | Giuseppe Farina | 30 pts |
2 | Juan Manuel Fangio | 27 pts |
3 | Luigi Fagioli | 24 pts |
4 | Louis Rosier | 13 pts |
5 | Alberto Ascari | 11 pts |
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