Visualiser Occulter le sommaire
Transféré à Marseille en 1989, Chris Waddle n’a pas mis très longtemps avant de conquérir le cœur des supporters marseillais et français ensuite. Un match contre le Paris Saint-Germain quelques mois après son arrivée valide définitivement sa réputation aux yeux des fans du club phocéen.
Champion de France en titre, l’Olympique de Marseille cherche à confirmer ce statut en améliorant son effectif. Bernard Tapie fait venir alors un Anglais évoluant à Tottenham, Chris Waddle, pour 45 millions de francs. Une somme qui représente le troisième transfert le plus important de tous les temps à l’époque. Après ses premiers pas sous les couleurs marseillaises, il déçoit en début de saison. Mais Marseille lui laisse l’occasion de s’exprimer en le positionnant plus haut, en attaque. Retrouvant ses sensations, Waddle est prêt à affronter le PSG alors que la rivalité grandissante entre les deux clubs fait naître les plus grandes soirées foot du moment. Et ce soir-là, c’est un geste de génie qui vaut à Chris Waddle d’être surnommé « Magic Chris » par les Marseillais. Une légende de l’OM est née ce soir-là.
Un artiste dans le jeu
C’est la manière dont il a marqué ce but qui rentre dans les mémoires : amorti de la poitrine en réception d’une passe volée d’Éric Di Méco, à l’extrême limite du hors-jeu, petit touché de balle pour lober un Joël Bats médusé au niveau de ses six mètres et finition pleine d’audace avec une talonnade, à l’aveugle, pour marquer dans le but parisien complètement. Une œuvre d’art signée Waddle.
Ses qualités de dribble et de passeur, associées à un sens du spectacle qui marque les esprits des supporters, le propulsent tout en haut des préférences du public. Et son attitude sur le terrain ne tarde pas à séduire le reste du pays, tant sa bonne humeur et ses grimaces à chaque geste raté montrent qu’il ne se prenait pas du tout au sérieux. Et sa coupe de cheveux, en nuque longue, parachève le portrait d’un garçon hors du commun. Toutes ses caractéristiques mèneront à l’analyse de l’entraîneur marseillais Gérard Gili à cette époque : « C’était l’artiste de l’équipe ». Capable de tout sur le terrain, Magic Chris se taille peu à peu une réputation de joueur de classe mondiale. Après ce but magique face à Paris, il se libère totalement et la saison est lancée. Il avait prouvé avec cette audace qu’il avait tout pour réussir sa carrière en France.
Deuxième joueur du siècle
Après cette révélation, Chris Waddle terminera finalement la saison avec neuf buts et douze passes décisives. Champion de France trois années d’affilée, il quittera finalement le club phocéen à l’issue de la saison 1992. Ovationné par le Parc des Princes lors d’une rencontre face au PSG, l’Anglais n’est pas resté très longtemps en France mais cela a suffi pour qu’il soit apprécié de tous. L’un des joueurs les plus éblouissants d’Angleterre dans l’histoire récente sera même élu, en 1998, deuxième par les supporters marseillais dans un vote pour déterminer le joueur du siècle à l’Olympique de Marseille. L’empreinte qu’il a laissée est indélébile.