Si Stephen Curry fait le bonheur des Golden State Warriors depuis 7 saisons maintenant, l’Amérique toute entière l’a réellement découvert lors de la March Madness de 2008.
Stephen Curry joue alors sa seconde saison universitaire (sophomore) pour les Wildcats de Davidson, université moyenne en terme de basket. En effet, malgré de belles performances en lycée, il ne reçoit pas de bourse universitaire pour des facs renommées, celles-ci le jugeant souvent trop frêles pour le haut niveau. Il rejoint donc Davidson, située 40 km au nord de Charlotte, ville où son père a joué une grande partie de sa carrière en compagnie des all-star Alonzo Mourning, Larry Johnson ou Mugsy Bogues.
A Davidson, les prédispositions du lycéen Curry se confirment : de grosses qualités de shooter, une vision du jeu qui lui permet de distiller de nombreuses passes décisives. Au terme de cette première saison réussie (21,5 points, 4,6 rebonds et 2,8 passes décisives), il est élu dans le meilleur 5 majeur des débutants universitaires et rejoint l’équipe américaine pour le championnat du monde des -19 ans. Mais son équipe ne va pas plus loin qu’un huitième de finale dans le tournoi finale, éliminée par Maryland.
Lors de sa seconde saison, il augmente sa moyenne de points marqués (25,5 points) en conservant celle des rebonds et des passes distribuées. Mais lors de cette saison, ce sont ses performances lors du tournoi final qui vont révéler Steph Curry aux yeux des amoureux du basket. Lors du premier tour, Davidson affronte Gonzaga, tête de série numéro 7 du tournoi. Avec 11 points de retard à la pause, les Wildcats sont mal partis et Steph Curry est coincé à seulement 10 points.
Mais en deuxième mi-temps, le diable sort de sa boîte : 30 points sur la seconde période, le panier qui fait basculer la rencontre à 1 minute de la fin et une remontée au score qui permet à Davidson de passer au second tour. Les fans de basket connaissaient son nom mais maintenant, ils l’ont tous vu jouer et ont compris le phénomène que Curry est déjà.
Mais l’histoire ne s’arrête pas à cet exploit. Le prochain adversaire qui leur est proposé est la prestigieuse équipe de Georgetown, qui a vu passer dans ses rangs les légendaires pivots Patrick Ewing, Dikembe Mutombo, Alonzo Mourning et qui compte cette année là, Roy Hibbert, futur double All Star et pivot de 2m18. L’écart est grand entre les deux équipes et l’avance de 17 points des Hoyas en seconde période semble indiquer une sortie de tournoi prématurée pour Davidson. Curry commence le match avec un 2/12 aux shoots mais il va terminer avec 25 points sur la seconde période et l’exploit d’une nouvelle remontée est là. Soutenu par les fans des Tar Heels de North Carolina, Davidson réussi un second exploit dans le sillage d’un Curry retrouvé en seconde mi temps.
Le match suivant a lieu face à Wisconsin, tête de série numéro 3 et leur super meneur défenseur Flowers. Curry est en face d’un gars censé pouvoir le stopper et renvoyer Davidson en Caroline du Nord. Mais avec 33 points, c’est Wisconsin qui prend une fessée (73-56). Les 22 points de Curry en seconde période constitue un plus grand nombre de nombre de points que ceux marqué par toute l’équipe de Wisconsin. C’est la fête dans le vestiaires de Davidson qui voit Lebron James venir les féliciter et notamment Steph Curry.
Le final four est à un match et la rencontre face à Kansas est très serrée. Curry ramène encore une fois son équipe au score, malgré une défense énorme sur lui qui l’oblige à forcer beaucoup de shoots. Mais avec un shoot à 3 points, ils ramènent les siens à 2 longueurs de Kansas. Il reste 16 secondes à jouer, balle pour Davidson. Curry tente de trouver une solution de tir mais la défense est bonne. Il monte sur ses appuis et passe la balle à son meneur Richards qui déclenche un shoot à 9 mètres. La balle s’écrase sur le plexi et la belle aventure de Davidson s’arrête là.
Mais Steph Curry a marqué le monde universitaire et sa sélection en 7ème place de la draft deux ans plus tard par les Golden State Warriors lui ouvrira les portes d’une grande carrière en NBA.
Mais ça, c’est une autre histoire