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Né en Australie, le demi-de-mêlée de La Rochelle Tawera Kerr-Barlow, champion du monde avec la Nouvelle-Zélande, rêve désormais de porter le maillot des Wallabies. Une nouvelle règle de World Rugby lui permet de l’espérer.
Sur le CV de Tawera Kerr-Barlow, une ligne saute aux yeux : Champion du Monde 2015 ! C’était avec la Nouvelle-Zélande. Le Kiwi a ainsi porté à 27 reprises le maillot des All Black entre 2012 et 2017, juste avant son arrivée en France, à La Rochelle. Ainsi, Tawera Kerr-Barlow n’a plus porté le maillot de la sélection nationale depuis le 11 décembre 2017. C’était il y a presque cinq ans. Terminé le maillot noir et le Haka, l’ancien joueur des Waikato Chiefsa fait une croix sur les All Black. Sachant pertinemment que le fait de jouer hors de Nouvelle-Zélande ne lui permet plus d’être éligible à la sélection du pays au long nuage blanc. Sans regret pour Tawera qui a régulièrement clamé son bonheur de jouer à La Rochelle et de vivre en France avec sa famille. Mais une nouvelle règle pondue par World Rugby (la fédération internationale) la saison dernière redonne de l’appétit international à Tawera Kerr-Barlow.
Kerr-Barlow remplit toutes les conditions
Depuis novembre 2021, World Rugby a décrété qu’un joueur pouvait changer d’équipe nationale une fois dans sa carrière avec les conditions suivantes : ne plus jouer depuis trois ans dans son ancienne sélection et avoir un parent natif de la « nouvelle » sélection. Né à Melbourne, de parents australiens, avec une mère internationale australienne de rugby, et avec une dernière sélection avec la Nouvelle-Zélande il y a cinq ans, Tawera Kerr-Barlow rempli donc tous les critères pour être sélectionnés avec les Wallabies. Et cette idée a déjà fait son chemin dans l’esprit du joueur : « À l’inverse de la Nouvelle-Zélande, l’Australie a une règle permettant aux joueurs qui sont à l’étranger d’être quand même sélectionnables, explique TKB. Je suis disponible pour jouer pour les Wallabies ! Je suis né là-bas. J’ai beaucoup d’attaches dans ce pays. Et si le staff m’appelle j’irai sans hésitation. Ce serait une grande opportunité ! »
Rennie « reste en contact »
La déclaration de Tawera Kerr-Barlow a eu un écho immédiat dans l’hémisphère sud. Mais pas exactement comme le joueur l’espéré. Le sélectionneur de l’Australie, Dave Rennie, est d’abord resté ferme : « Tawera a apporté beaucoup à La Rochelle, c’est donc là que réside son avenir. Pour le moment, nous restons fidèles aux gars que nous avons. Pour être juste, nous avons trois excellents numéros 9… Mais, comme nous l’avons vu cette année, les choses peuvent changer rapidement. Donc je vais certainement rester en contact avec Tawera… » Une petite porte ouverte finalement qui laisse un léger espoir au demi-de-mêlée du Stade Rochelais.
Alors que le demi de mêlée néo-zélandais de La Rochelle Tawera Kerr-Barlow, né en Australie, a expliqué qu’il était disponible pour les Wallabies, l’entraîneur des All Blacks Ian Foster a estimé qu’il ne trouverait « pas juste » ce changement de sélection. https://t.co/XRFjjcc0dH pic.twitter.com/oGd746RNnS
— L’ÉQUIPE (@lequipe) August 25, 2022
Les All Blacks amers
Si le sélectionneur australien reste prudent mais opportuniste, celui de la Nouvelle-Zélande s’est ému d’une telle possibilité. Ian Foster a réagi la semaine dernière à cette déclaration. « Cela ne me semble pas juste, mais les règles sont les règles, il est éligible », a avoué le technicien qui explique ne porter « aucun jugement » sur les intentions de Kerr-Barlow : « Tout ce que je sais, c’est la beauté qu’il a apportée aux All Blacks. C’est une personne de qualité et un joueur de rugby de qualité ». Autre réaction chez les Kiwis, celle du légendaire deuxième-ligne Sam Whitelock, ancien coéquipier de Tawera : « Ma première pensée serait de le laisser jouer. Ça va juste ajouter de la motivation pour nous de jouer contre lui », annonce-t-il. Comme une amère invitation à TKB de tenter l’offense de porter le maillot doré.
La Coupe du Monde 2023 est dans un an. Et Tawera Kerr-Barlow peut espérer le défi fou d’être champion du monde une deuxième fois, mais avec une sélection différente.